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L'effroyable histoire de Mr. Philippe Baupart.




Nous sommes en 1967.

Philippe Baupart est un homme d'affaire célibataire âgé de la quarantaine travaillant exclusivement dans le domaine de l'informatique. L'informatique en était alors encore qu'à ses débuts. Il est à la tête de deux entreprises basées en France et en Allemagne, qui se portent plutôt bien. Il a pour habitude de passer de longues heures sur la route, pour aller d'un établissement à l'autre.

L'informatique à cette époque là était bien loin de ce qu'on connaît aujourd'hui et Internet n'existait pas encore. Sa société s'occupait d'éditer des rapports afin de faciliter la gestion des comptes des entreprises telles que des supermarchés, des boutiques de prêt-à-porter, etc..

Chaque jour, ses employés étaient chargés de téléphoner à ses clients afin qu'ils communiquent les données à inscrire dans le registre adéquat. Registre qui leur était envoyé par voie postale à chaque fin de mois.

La plus grande passion de Philippe, ce sont les automobiles de cette époque.
Son grand amour, une Mercedes 250 SL Pagode flambant neuve de 1967 achetée début Janvier cette année là. Elle passe la plupart de son temps dans le garage de sa maison du petit village où il réside, à Turban-Les-Bains.
Sa voiture de tous les jours, une Peugeot 404 Cabriolet de 1962, est en excellent état. Il adore se montrer avec. Il y tient, il en prend grand soin !

Philippe est un homme sans embrouilles. Il paie toujours sa note au café du village, il s'octroie très peu de sorties autres que professionnelles, ses collègues de travail sont devenus de très bons amis et il est resté en très bons termes avec son ex-femme qui a décidé de quitter la région suite à leur séparation. Un homme bon, selon les dires de ses voisins.

À la mi-Janvier 1967, un certain Mr. Bertrand Sivet se fait recruter dans la boîte de notre très cher Philippe Baupart. Bertrand est un homme discret mais travailleur. Très vite, il gagne la confiance de Mr. Baupart et il est régulièrement invité à dîner avec lui.

Au fil des semaines, ils commencent à nouer des liens d'amitié. D'autant plus que Bertrand est un féru de mécanique ce qui semble être un atout aux yeux de Philippe Baupart. Il est visiblement l'ami dont Philippe avait besoin, lui qui avait fini par devenir un grand solitaire, concentré sur son travail, malgré l'amitié de ses employés.

Mais, quelques mois plus tôt, en Décembre 1966, Philippe est soupçonné par la Direction Centrale des Renseignements Généraux de revendre des informations importantes au gouvernement Allemand concernant sa clientèle Française. Il est également soupçonné de blanchir l'argent de certains ses gros clients assez fortunés.

Les agents profitent alors que Philippe soit parti en Allemagne à bord de sa Mercedes Pagode pour s'introduire à son domicile en quête d'indices. Des micros ont été planqués chez lui, sa ligne de téléphone fixe a été mise sur écoute et un tracker a été implanté sous le garde-boue de sa belle Peugeot 404 restée à Turban-Les-Bains.

Naturellement, à son retour, Philippe ne se doute de rien et continue ses petites affaires. Il vient d'acquérir un nouveau client, un grand groupe industriel dans la production de café.

Le Lundi 6 Mars 1967, un rapport de la Direction Centrale des Renseignements Généraux stipule que le tracking de sa 404 ne donne pas grand chose d'intéressant, des allers retours réguliers du domicile au travail, les dîners d'affaire, les dîners avec son nouvel ami Bertrand, mais comme on pouvait s'en douter les allers retours en Allemagne n'étaient pas tracés puisqu'il s'y rend à chaque fois avec sa Mercedes. Sans doute pour faire bonne impression devant les Allemands !

Les Renseignements Généraux commencent alors à le soupçonner d'effectuer son business parallèle uniquement lorsqu'il est en Allemagne. Un point cependant invérifiable concerne la ligne téléphonique de son bureau puisqu'elle n'a pas été mise sur écoute. Les RG ont alors ce deuxième soupçon qu'ils ne peuvent pas encore confirmer.

Ils notent ceci dans le dossier : « Le matricule RG1266PB, soupçonné de blanchiment d'argent et de revente de données personnelles à un pays étranger, ne semble posséder aucune archive ou aucun duplicata à son domicile personnel et n'a organisé aucun rendez-vous sur le territoire Français depuis la mise sur écoute de ce dit domicile. Le matricule RG1266PB est donc suspecté d'organiser ses rendez-vous par téléphone depuis son établissement professionnel situé sur le territoire Français ainsi que des rendez-vous physiques possibles sur le territoire Allemand. »

Le Lundi 3 Avril 1967, un déplacement inhabituel est ajouté au dossier : Philippe s'est rendu dans la ville de Saint-Jean-La-Ceinture, dans la région voisine. La visite n'aurait pas duré plus de deux heures. Cet élément a finalement ensuite été rayé du dossier deux mois plus tard puisque le déplacement ne s'est jamais reproduit depuis et aucune conversation téléphonique n'a fait allusion à ce déplacement. Philippe avait simplement tenu son ami Bertrand au courant de son absence lui disant qu'il devait s'absenter quelques heures pour motif familial.

Le soir du 22 Juin 1967, Mr. Philippe Baupart fête alors son 41ème anniversaire auprès de quelques uns de ses collègues dans le café qu'il avait l'habitude de fréquenter, le Café Fantoma tout près de la mairie de son village, à quelques pâtés de maisons de son domicile. Parmi ses collègues se trouvait un indicateur qui travaillait avec la DCRG : Mr. Bertrand Sivet. Oui, l'homme qui s'était fait recruter dans l'entreprise de Philippe et qui avait gagné sa confiance était en fait un indic. Il avait pour mission d'en savoir un peu plus sur les procédés de Philippe.

Tout au long de la soirée, à quelques tables voisines, un jeune homme, qui semblait avoir la vingtaine, passait son temps à l'observer du coin de l'œil, d'après les témoignages des habitués du café. Très bien vêtu, très propre sur lui, il semblait lire un journal daté de la veille, un Whiksy à la main. Il est resté silencieux toute la soirée tandis que Philippe et ses amis étaient plutôt festifs et joyeux. Il s'est juste absenté une dizaine de minutes puis a retrouvé sa table, son journal et son verre de Whisky.

Le café fermant exceptionnellement ses portes à 1h30 du matin, Philippe, assez alcoolisé, décide de prendre sa voiture au lieu de rentrer directement chez lui à pied comme il avait l'habitude de faire. Frédéric, le patron du café, ne semble pas inquiet pour lui, il a souvent eu l'occasion de voir Philippe dans tous ses états. Il le sait sérieux dans son travail et responsable lorsqu'il a de l'alcool dans le sang. Il a bien connu Véronique, l'ex-épouse de Mr. Baupart, puisque c'est elle qui venait le chercher lorsque ce dernier finissait ivre-mort. Philippe connait son seuil de tolérance à l'alcool, il a toujours eu pour habitude raisonnable d'attendre sur place que Véronique vienne le chercher quand il ne se sentait pas de rentrer à pied. Alors ce soir là, le voir au volant de sa voiture, c'était pas un souci ! Ça sous-entendait que Philippe savait ce qu'il faisait.
Frédéric remarque que le jeune homme de la vingtaine est parti en voiture dans la même direction que Philippe.

Le lendemain matin, alors que Bertrand Sivet arrive au travail, il passe par le bureau de Philippe pour lui apporter un café, en bon ami qu'il prétend être, pour s'assurer que le patron n'a pas trop la gueule de bois. Mais ce dernier ne semble pas être présent. Pas d'affolement, il a probablement dû prendre sa matinée pour récupérer. Bertrand passe un coup de fil depuis son bureau sur la ligne fixe de Philippe mais personne ne daigne répondre.

À l'heure du déjeuner, n'ayant toujours aucune nouvelle de Philippe, Bertrand se rend à son domicile et constate que la 404 n'est pas là. Il se souvient avoir vu Philippe partir avec quand le café a fermé ses portes mais, dans le doute, il fait quand même un tour du côté du Café Fantoma pour en avoir le cœur net. La 404 et Philippe sont toujours introuvables.

Il se rend alors à la cabine téléphonique la plus proche pour passer un coup de fil aux RG et déclarer la disparation de leur suspect. Sa théorie ? Philippe aurait découvert qu'il avait un indic sur le dos et a décidé de prendre la fuite, sans prendre le temps de passer chez lui récupérer quelques affaires. Comme la voiture avait été équipée d'un tracker, les Renseignements Généraux ne devraient pas trop tarder à trouver sa cachette.

Mais la piste semble brouillée et les RG ont perdu la trace du tracker. Ou plutôt.. La géolocalisation indique la position du Café Fantoma.
Frédéric est interrogé par la police locale au sujet de la soirée de la veille, mais en vain. Il n'en sait pas plus qu'eux. La disparition de Philippe Baupart est inquiétante. Sa Mercedes est toujours chez lui, aurait-il osé aller jusqu'en Allemagne avec sa Peugeot 404 ? Malheureusement, impossible d'en être certain puisqu'elle n'est plus tracée..

Il a finalement été retrouvé décapité au beau milieu de la forêt de Saint-Jean-La-Ceinture, à 37 Km de son domicile, le 24 Juin 1967 au matin, une jambe ensanglantée et fracturée - selon le rapport d'autopsie - ainsi qu'un morceau de branche d'arbre enfoncé dans son œil droit alors même que sa tête gisait à quelques centimètres de son corps. Il fût découvert par des randonneurs qui ont sonné l'alerte en se rendant au commissariat de Saint-Jean. Sa voiture était garée sur le bas-côté d'une route de campagne, les portes fermées mais non verrouillées, à une dizaine de kilomètres du lieu de la découverte du corps, une route très peu fréquentée à cette période de l'année.

Le rapport de police fait cependant mention de deux détails intrigants : Il y avait du sang sur le siège passager qui, après analyses, s'avère ne pas être le sien. Il n'était donc pas tout seul. Et il y avait ce même sang sur le morceau de branche logé dans son œil.

Sa maison brûlera dans un incendi le lendemain de son décès.

Quant au jeune homme qui l'observait au café Fantoma, il est présumé assassin et n'a jamais été retrouvé.
Il se pourrait bien qu'il emporte la vérité sur cette affaire dans sa tombe puisqu'à l'heure actuelle il doit bien être pas loin des 70 / 75 ans. Il n'a donc jamais été arrêté, faute de preuves et son identité demeure encore un mystère. Selon le voisinage, personne dans le village de Turban-Les-Bains ne l'avait vu auparavant, et on ne le revit jamais plus.

Alors, etait-ce simplement quelqu'un de passage ?
Ou bien était-il un client en colère qui souhaitait se venger en tuant Philippe Baupart ?
Se pourrait-il que le sang retrouvé dans la voiture de Philippe soit son sang à lui ?

Suite à cette affaire, son entreprise fût fermée administrativement et Véronique a été auditionnée.
Dans son témoignage, elle avoue s'être séparée de Philippe à cause de ses magouilles et c'est aussi pour cette raison qu'elle a quitté la région. Cependant, elle jure ne pas connaître l'homme suspecté du meurtre de son ex-mari et craindre pour sa propre vie.

Elle a fini par se donner la mort deux ans plus tard à cause d'angoisses et de cauchemars à répétitions, comme elle l'a expliqué dans la lettre laissée dans son salon.

Le jeune homme n'aura donc pas fait une mais deux victimes.


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